Poissons morts dans le Béal : des causes encore inconnues
Paru le jeudi 24 septembre 2009 sur Nice Matin

En défenseur de la nature, Jean Jarricot constate et se désole.« Mon fils se promenait le long du Béal et a été attiré par la puanteur… Il y avait une quantité de poissons morts du côté du « lac aux carpes » de La Roquette-sur-Siagne », explique Dominique Laskowski.
Interpellé hier par cette situation – signalée aussi par une lectrice – ce pêcheur contacte Jean-Philippe Pierrat, président de la société halieutique de la Basse Siagne. Qui réagit aussitôt. « Sur place, j’ai constaté l’état pratiquement vide du Béal et la réalité du problème. J’ai contacté les mairies, la gendarmerie, la DDEA, la fédération de pêche 06. Une plainte a d’ailleurs été déposée par cette dernière et une enquête est menée. Ce canal est considéré comme un cours d’eau, il est très poissonneux en brêmes, truites, gardons, chevennes. Si nous avions été prévenus, nous aurions pu organiser une pêche de sauvetage… », poursuit le président de l’AAPPA, soucieux qu’une telle débâcle ne se reproduise pas.
Que s’est-il passé ?
Enquête menée, c’est la coupure en alimentation du Béal qui est généralement mise en cause. La baisse drastique de l’eau aurait amené un manque d’oxygénation, avec, en bonus, une pollution dont la raison n’est pas tout à fait claire.
Le Béal est sous la gestion du Syndicat Intercommunal de la Siagne et de ses Affluents. « La coupure du Béal, qui s’effectue à partir de la martelière de Pégomas a été faite dans le cadre de la création du barreau de la pénétrante de la vallée de la Siagne débouchant à Pégomas, explique Luc Bencivenga, ingénieur chargé de mission du SISA. L’entreprise coule en effet du béton et ne peut le faire qu’à sec. J’avais personnellement été alerté par la baisse de niveau du Béal et j’avais demandé que la martelière de Pégomas soit rouverte mais apparemment cela devait perturber la poursuite des travaux… »
Qui ouvre ou ferme cette martelière ?
Ce devrait être le SISA mais pour plus de facilité et étant donné qu’ils sont sur place, ce sont les services techniques de Pégomas. Qui précisent : « Ces fermetures nous sont demandées, au jour le jour, par les responsables du chantier. Elles sont d’une durée variable. » Impossible de savoir, à l’heure actuelle, si ces injonctions viennent du Conseil général ou de l’entreprise.
Un concours de mauvaises circonstances
Jean Jarricot, qui exploite le lac de la Vallée à La Roquette et est également président de l’association de défense de l’environnement ADERS, pense qu’il y a causes multiples. « Il se pourrait bien que la pollution soit liée à la rupture d’une canalisation d’eaux usées que j’ai constatée moi-même pendant les travaux de la pénétrante. Il y a aussi la baisse de niveau mais, si effectivement elle joue pour les truites, ce n’est pas le cas pour les tanches ou les brêmes qui s’envasent et sont « dures à cuire ». Enfin, le récent « focardage » du vallon du Béal, commandité par le SISA à une entreprise, a pu faucher les poissons. Il faut aussi espérer que les coupes issues de ce nettoyage seront bientôt évacuées… »
Ce qui est sûr, c’est que la fédération halieutique n’entend pas laisser se reproduire le problème. Elle envisage même de demander aux auteurs de cette bévue, lorsqu’ils seront identifiés, des dommages et intérêts.
Olivero Joelle
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