La Siagne

 est un petit fleuve côtier français arrosant les départements des Alpes-Maritimes (57%) et du Var (43%), et qui matérialise partiellement la limite entre ces deux départements.

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Les Gorges de la Siagne

Caractéristiques  
Longueur   44,4 km  
Bassin   550 km2  
Bassin collecteur   la Siagne  
Débit moyen   8,75 m3∙s-1 (Pégomas 
Régime   pluvial méditerannéen  
Cours  
Se jette dans   la Mer Méditerranée  
Géographie  
Pays traversés    France  

 Les trois ‘Siagne’ prennent leur nom à partir des sources vauclusiennes qui les alimentent : la température de l’eau en est constante : 11°,5 celsius.

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la source vauclusienne du Garbo

  • La Siagne ou Grande Siagne prend son nom à partir de l’exurgence (anc. source vauclusienne) du Garbo (Saint-Vallier-de-Thiey), 
  • La Siagnole prend son nom à partir des souces vauclusiennes du Neissoun à Mons, auparavant elle s’appelait le ‘Fil’ du fait de sa faible importance, 
  • La Siagne de la Pare ou d’ Escragnolles prend son nom à partir de l’exurgence (anc. source vauclusienne) de la Pare. Auparavant elle se nommait rivière des Eaux Noires .

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  Confluence Siagne de la Pare et Siagne, bois des Malines  

Historique :


  • Au tertiaire, Ologocène, Stampien, la Siagne, comme beaucoup d’autres cours d’eau de la région coulait en sens inverse. On peut en observer la réminiscence dans la manière dont la Siagnole, le Miron et la Siagne de la Pare s’abouchent dans la Siagne : en remontant vers le nord ou vers l’est. 
  • Dans l’antiquité, la Siagne s’appelait l’ Apron (Απρονα ποταμον) . 
  • Du néolithique, il subsiste de nombreuses traces sous forme d’habitats fortifiés (oppidum), tumulus, tombes en bloc, grottes habitées, grottes sépulchrale.. 
  • De l’âge de fer, il ne reste que peu de traces, 
  • Les Ligures, puis les celto-ligures laissèrent une série d’ouvtrages monumentaux (oppidum). 
  • De la période romaine, en plus des traces d’habitats éparses, l’aqueduc de Mons à Fréjus captant l’eau du Neissoun (source vauclusienne de la Siagnole) est le monument le plus important, et il est encore en service sur ses 7 premiers kilomètres. 
  • Par la suite de nombreux moulins (appelés usines), à rouets puis à roue ont été installés sur tout le cours de la Siagne ses affluents et leurs sous-branches : moulins à farine, à olives, à foulon, à plâtre, des papéteries .. seul les moulins communaux de Mons-sur-la-Siagnole sont encore en état de fonctionnement après avoir été rachetés par leur meuniers. 
  • Du le passé récent on retrouve la trace de très nombreuses constructions en pierre sèche : cabanes, abris, agachons, cabanons, bergeries, cochonniers, descargadous, aiguiers, citernes, glacières, puits, fours, fours à chaux, fours à poix, fours à cade, restanques, murs, murs à abeilles, calades, aires de battage, recavades, clots, enclos, garennes, lèques, apiès

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Siagne : basse vallée Auribeau-sur-Siagne

   
Hydrologie : 

La Siagne est un petit fleuve relativement bien fourni presque toute l’année. Son débit a été observé sur une période de 41 ans (1967-2007), à Pégomas, peu en amont de Cannes et donc non loin de son embouchure dans la mer .

Le bassin versant du fleuve y est de 515 km², c’est à dire sa presque totalité.  Le débit moyen interannuel ou module du fleuve à Pégomas est de 8,75 m³ par seconde. La Siagne présente des fluctuations saisonnières pouvant se résumer en un régime à deux périodes. Les hautes eaux débutent en octobre et continuent jusqu’en mai inclus. Elles portent le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 9,75 et 14,1 m³ par seconde, avec un léger sommet en novembre suivi d’une très légère baisse en décembre, et un second sommet en janvier. Dès la fin du mois de mai s’amorce la descente assez rapide vers les basses eaux d’été qui mènent à l’étiage de juillet-août avec un minimum moyen minimal de 1,82 m³ par seconde en août, ce qui reste encore assez appréciable. Au total, les oscillations saisonnières ne sont pas trop importantes.

Cependant les fluctuations de débit peuvent être beaucoup plus prononcées sur de plus courtes périodes.  Le VCN3 peut chuter jusque 0,39 m³, en cas de période quinquennale sèche, ce qui n’est pas très sévère dans le Midi français. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs. Comme presque partout en Provence, les crues peuvent être assez importantes, du moins pour un petit fleuve à bassin réduit. Les QIX 2 ou débit calculé de crue biennale et QIX 5 (débit calculé de crue quinquennale) valent respectivement 140 et 210 m³. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 250 m³ par seconde et le QIX 20 de 290 m³. Quant au QIX 50 ou valeur calculée du débit de crue cinquantennale, il se monte à 350 m³ . Cela signifie que, par exemple, tous les deux ans, l’on doit s’attendre à une crue de l’ordre de 140 mètres cubes, et tous les dix ans une crue de 250 mètres cubes doit statistiquement survenir.  Le débit instantané maximal enregistré a été de 382 m³ par seconde le 12 janvier 1996, tandis que le débit journalier maximal se montait à 314 m³ le même jour. En comparant cette valeur avec l’échelle des QIX du fleuve, il apparaît que cette crue était plus importante que la crue cinquantennale calculée (QIX 50) et donc exceptionnelle.

Au total, la Siagne est un petit fleuve relativement abondant. La lame d’eau écoulée dans son bassin versant est de 537 millimètres annuellement, ce qui est élevé, valant nettement plus que la moyenne d’ensemble de la France tous bassins confondus, mais un peu inférieur à la lame de la totalité du bassin du Var son voisin par exemple (553 millimètres). Le débit spécifique du fleuve (ou Qsp) atteint le chiffre assez robuste de 17 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

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Embouchure de la Siagne à Mandelieu-la-Napoule. 

 Géographie :


La Siagne prend sa source sur la commune d’ Escragnolles bien au-delà du hameau de Bail, sur les flancs sud de l’Audibergue entre les lieux-dit Colle et Colle-Est, à 1435 m d’altitude.D’une longueur 44,4 km, la Siagne traverse ou longe les communes de Saint-Vallier-de-Thiey, Mons, Saint-Cézaire-sur-Siagne, Callian, Montauroux, Le Tignet, Tanneron, Cabris, Pégomas, Auribeau-sur-Siagne, La Roquette-sur-Siagne et Mandelieu-la-Napoule. Finissant paisiblement son périple, elle rejoint la Mer Méditerranée à Mandelieu, où on l’a transformée en port de plaisance. Elle forme une vallée qui abrite le canal de la Siagne. Ce canal alimente en eau potable les villes de Grasse et de Cannes.

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Carte de la Siagne (1845)

Barrages, captures sur la Siagne :

  •  capture du canal de la Siagne,
  •  Usine Hydro-électrique des Malines à Saint-Céaire,
  •  capture du canal d’alimentation de lac de Saint-Cassien à Saint-Cézaire (Veirachon), 
  •  capture de l’usine des eaux à Auribeau, 
  •  capture de l’Ecluse à Pégomas, 
  •  Canal de Meayne depuis la Roquette-sur-Siagne
  •  Gué de Mandelieu, où en 405 se noya Galla la femme d’Eucher, évêque de Lyon (qui mourut probablement en 449 et fut ensuite canonisé.)

 Protection Natura 2000 :


La démarche Natura 2000
  • Suite au constat inquiétant d’une biodiversité en régression voire en disparition au niveau planétaire, l’Union européenne a décidé d’enrayer le processus. La démarche Natura 2000 consiste à favoriser, sur les sites éligibles, le maintien de la biodiversité tout en tenant compte des exigences socio-économiques dans une logique de développement durable. Ainsi, l’Union européenne a été amenée à adopter deux directives : l’une en avril 1979 concerne les oiseaux, l’autre en mai 1992 concerne certains habitats naturels, pour donner aux Etats membres un cadre commun d’intervention en faveur de la préservation des milieux naturels et des espèces. 
  • La directive Habitats du 21 mai 1992, dite directive 92/43/C.E.E. dont relève le site FR 9301574  » Gorges de Siagne « , prévoit la conservation des habitats de la faune et de la flore sauvages. Elle est inspirée de la Convention de Berne de 1989 relative à la conservation de la vie sauvage et des milieux naturels en Europe. En application, elle prévoit la création d’un réseau écologique européen de Zones Spéciales de Conservation (ZSC). 
  • Cette directive s’appuie sur 6 annexes et particulièrement sur l’annexe II « espèces faisant l’objet de mesures de conservation » et l’annexe IV « espèces faisant l’objet de mesures de protection strictes ». 
  • La France recèle de nombreux milieux naturels et espèces qui relèvent de cette directive et qui ont fait l’objet d’un recensement mené sous l’égide du Museum national d’histoire naturelle. A partir de ce recensement, la directive a conduit à la création d’un réseau Natura 2000 en 2006 qui reprend les objectifs fixés par la Convention sur la diversité biologique adoptée lors du « Sommet de la Terre » à Rio de Janeiro en 1992 et ratifiée par la France en 1996. 
  • Natura 2000 a pour objectif de maintenir la diversité biologique, tout en respectant les activités humaines. Concrètement, la démarche Natura 2000 ne consiste pas à créer des sanctuaires de nature mais à assurer la conservation ou le rétablissement d’espèces et d’espaces naturels reconnus d’intérêt communautaire par la mise en œuvre d’un développement durable conciliant exigences écologiques et exigences économiques, culturelles et sociales. Aussi, la directive habitats se veut être une directive de gestion à partir d’une approche contractuelle privilégiant la concertation avec tous les interlocuteurs concernés. 
Le site FR 93 01574-2005 « Gorges de Siagne »
  • S’étend des sources du fleuve à Escragnolles à Auribeau-sur-Siagne sur une superficie d’environ 5300 ha. 
Au titre de la directive européenne 92/43/C.E.E. dite « Habitats », ce site a été retenu notamment en raison de son complexe de gorges parfois très profondes constituant une zone d’accueil pour de nombreuses espèces. La combinaison de facteurs climatiques et géologiques a permis à la Haute Siagne de conserver son caractère sauvage. Située à un carrefour associant climats montagnard et méditerranéen et substrats calcaire et cristallin, elle se caractérise par une grande diversité biologique pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
  • On distingue six grands types de milieux naturels sur le territoire de la Haute Siagne : 
  o Les milieux souterrains (grottes et cavités) 
  o Les milieux saxicoles (falaises et éboulis) 
  o Les milieux aquatiques (Siagne, Siagnole, Siagne de la Pare, et leurs sources) 
  o Les milieux humides (fonds de vallées et les gorges) 
  o Les milieux forestiers fermés (chênaie pubescente, chênaie verte, châtaigneraie, hêtraie, charmaie, suberaie, mimosa, landes, maquis et garrigues) 
  o Les milieux ouverts (oliveraies, zones de cultures, pelouses, formations arbustives) 
  • Ce site abrite 23 habitats d’intérêt communautaire dont 7 d’intérêt prioritaire avec plus de 80 espèces de la faune protégées (hors oiseaux), une cinquantaine d’oiseaux protégés et 24 espèces végétales protégées. 
  • Le S.I.I.V.U. (Syndycat Interdépartemental, Intercommunal à Vocation Unique) de la Haute Siagne a été désigné successivement opérateur du site pour élaborer et faire valider le DOCOB, puis animateur pour la gestion du site tant de l’hydrosystème que des milieux terrestres. Il a des comptes à rendre à l’Etat quant au travail effectué et aux résultats obtenus